
La mesure budgétaire, dévoilée dans le budget 2025-2026 du ministre Eric Girard, prévoit que seuls les soins dispensés par des praticiens membres d’un ordre professionnel pourront être déduits des impôts des Québécois.
Cela privera donc les clients des «médecines douces», comme l’ostéopathie, l’homéopathie, et la naturopathie, d’accès au crédit d’impôt pour les frais médicaux.
Québec estime qu’il réalisera «de faibles économies» avec cette nouvelle directive, mais indique l’avoir mise de l’avant pour s’accorder aux programmes fédéraux en place.
La présidente du regroupement Ostéopathie Québec, qui représente près de 1700 membres, s’indigne de la décision du gouvernement Legault.
Karine Devantéry juge que Québec «fragilise l’accès aux soins» aux Québécois et marginalise la profession en l’excluant de la liste des traitements déductibles d’impôts.
«Ça envoie vraiment un drôle de message [...] Ça décrédibilise la profession.» — Karine Devantéry, présidente d'Ostéopathie Québec
Elle ajoute que la mesure de Québec aura surtout des impacts pour les plus vulnérables, soit ceux qui n’ont pas un emploi offrant des assurances qui couvrent l’ostéopathie ou ceux qui ont des conditions qui nécessitent une grande quantité de traitements.
Un ordre et vite
Ostéopathie Québec s’indigne d’autant plus de la décision de Québec puisque l’organisation collabore avec le gouvernement depuis des années pour que ses membres soient encadrés en bonne et due forme par un ordre professionnel.
Karine Devantéry souligne que les ostéopathes et leurs clients demandent depuis des décennies d’être formellement reconnus.
Elle ajoute que l’Ordre des professions du Québec a émis un avis favorable à l’encadrement de l’ostéopathie il y a maintenant plus de trois ans. «Mais on attend toujours», se désole Mme Devantéry.
La présidente d’Ostéopathie Québec presse donc la ministre Sonia LeBel, responsable des ordres professionnels, de donner son aval à la création d’une structure pour encadrer ses membres.
Et pour éviter de «pénaliser les patients et d’exclure injustement l’ostéopathie», cela devrait être fait avant la fin de 2025, insiste Karine Devantéry.
Elle dit être disposée à rencontrer la ministre LeBel à n’importe quel moment pour faire débloquer le dossier.
«Parce que tous nos travaux ont été faits, insiste-t-elle. On a toujours été très collaboratifs [...] C’est vraiment au niveau gouvernemental que ça bloque.»
Au Québec, les ostéopathes administrent environ 2 000 000 traitements par année.
Lire le communiqué publié dans Le Soleil